Prêts à accueillir les Alphas ?
Depuis des années, les millenials (nés entre le début des années 80 et la fin des années 90) ont été au centre des études sur leurs cultures, leurs nouvelles habitudes et la façon selon laquelle ils ont influencé les modes de management en entreprise.
L’enjeu majeur était alors de trouver les meilleures solutions pour faciliter l’intégration des diplômés cette génération Y dans le monde de l’entreprise et de les aider à évoluer, à développer leurs compétences et à remplir pleinement leur rôle.
Plus tard, alors que les millénaires intégraient la vie professionnelle, il était question de se pencher sur le sujet de la génération Z.
Autrement appelée la iGen, cette génération est celle dont les parents ont vécu la révolution digitale et c’est celle qui n’a pas connu le monde sans Internet.
Nés entre le milieu des années 90 et l’année 2010, ces individus sont aujourd’hui soit aux portes du monde de l’entreprise, soit sur les bancs de l’école, ce qui a rendu primordial de préparer les modes de travail et de formation qui s’adaptent à leurs habitudes.
Il s’agit surtout de la génération qui :
- a appris très tôt à manipuler les devices mobiles et connectés,
- a pris l’habitude de poser ses réponses en priorité aux moteurs de recherche
- consulte les tutos vidéos pour créer ses jouets, pour apprendre à utiliser un logiciel ou pour avoir un résumé d’un cours
- développe et maintien des amitiés très étendues sur les réseaux sociaux
- joue en ligne et entre en concurrence pour accomplir des quêtes, accumuler des points et remporter des trophées
En d’autres termes, il s’agit d’une génération qui apprend différemment, qui passe une grande partie de sa vie sur Internet, pour découvrir le monde, se former, jouer et nouer des relations sociales.
Après les millenials et les ZEDs, l’heure est aux Alphas…
Désormais, il est insensé de se poser la question sur la nécessité ou non d’intégrer le digital dans les processus d’apprentissage, notamment avec une génération encore plus digitalisée qui commence déjà à occuper les bancs de l’école : la génération Alpha.
Nés après l’an 2010, les Alphas sont non seulement nés la même année du lancement de l’iPad, mais sont aussi les descendants des Millénaires, qui n’hésitèrent pas à faire des tablettes et des jeux de simulations, les principaux loisirs de leurs enfants.
Il s’agit ainsi d’une génération immergée dès le bas-âge dans la technologie, les smartphones, les tablettes, les jeux vidéo en ligne, la réalité virtuelle, les objets connectés et les haut-parleurs intelligents.
D’ailleurs, ces haut-parleurs, devenus des compagnons et des assistants à la maison et à l’extérieur, témoignent de la démocratisation de la reconnaissance vocale et son intégration dans la vie au quotidien et distinguent ainsi les Alphas qui sera la génération des commandes vocales, plutôt que la génération des commandes tactiles.
Cette exposition aux écrans dès le bas âge a certainement des effets indésirables que les parents se doivent de contrôler, mais, avouons-le, il est devenu quasi-impossible de séparer les ZEDs et les Alphas des écrans.
Pourtant, c’est totalement compréhensible ! Les tablettes et les smartphones ont servi de hochets et de berceuses pour les nourrissons, puis ils ont permis aux bébés d’apprendre les couleurs, l’alphabet et les formes, avant de servir d’outil de réseautage, de divertissement et d’éducation à l’âge enfant.
Qu’en est-il de l’apprentissage ?
L’impact de l’immersion précoce des Alphas dans le digital aura certainement un impact sur leurs habitudes et leur quotidien. Les scientifiques estiment qu’ils auront une durée d’attention plus réduite, qu’ils privilégieront la découverte du monde et des cultures à travers les réseaux sociaux et qu’ils préfèreront l’apprentissage ludique et informel.
D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’une transformation des modes d’apprentissage, mais aussi de sa finalité et ses objectifs. D’abord, le développement des compétences créatives et sociales prendra la place à l’acquisition des savoirs, les examens seront remplacés par les certificats et la reconnaissance sociale des compétences et enfin la réussite ne se traduira plus par l’employabilité, mais plutôt par l’agilité et la capacité à entreprendre.
L’enjeu pour les écoles et les établissements de formation porte ainsi sur leur existence d’un côté et sur leur raison d’être d’un autre côté, ce qui les poussera à transformer leurs méthodes pour proposer une expérience d’apprentissage engageante, basée sur l’interaction, la pratique, les visuels et réalité virtuelle, pour remplacer les méthodes formelles et verticales.
En résumé, se poser la question sur la nécessité ou non d’intégrer le digital dans les processus d’apprentissage n’est visiblement plus sensée, aussi bien pour les entreprises, que pour les organismes de formation et les établissements scolaires et universitaires.
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